Article publié dans les Echos solutions
Jusqu’il y a peu, le réseau des proches était dans un cas sur deux le moyen de trouver un job. Le fameux « piston », par la famille, par des proches, par des camarades d’écoles, par d’autres réseaux comme des confréries, des loges, des clubs. Il en était de même pour l’innovation. Pour la recherche de job, il existait des journaux, des annonces, qui publiaient des offres, de même l’innovation était véhiculée au travers de publications, de colloques, mais concentrée, fermée sur des cercles de chercheurs, de scientifiques, d’experts. Au mieux, quelques magazines de vulgarisation scientifique permettaient une fois par mois de connaître les avancées de l’innovation. Mais pour être vraiment au jus d’une innovation de première fraicheur il fallait être dans des cercles clos et hermétiques.
Ce monde a explosé du fait des réseaux sociaux
Chacun qui publie une innovation, que ce soit une avancée technologie, sociologique, économique ou un nouvel usage, voit son audience démultipliée. La connaissance d’une innovation se propage à la vitesse du réseau, pointant sur un document, une vidéo, un logiciel. La qualité de son réseau et des personnes qui diffusent donne un indicateur de la fiabilité de l’information transmise. Ce n’est pas une simple information, mais une information relayée par des tiers, à qui l’on donne un certain niveau de confiance. Dans le monde de l’innovation il est clé d’avoir des personnalités de référence. Les réseaux sociaux ont tissé une toile d’influenceurs, de relais d’innovations qui sont devenus des phares, des relais, des routeurs d’innovations.
Ces réseaux digitaux devenu sociaux, globaux qui relient dans le monde des centaines de millions de professionnels sont aussi les points de repères qui montrent que ce que vous pensiez être innovant, existe déjà ailleurs depuis bien longtemps.
Qu’il est amusant de voir des CDO, des Head of Innovation, poster sur les réseaux des innovations, qui ne sont nouvelles que pour eux… existant ailleurs depuis bien longtemps.
Les réseaux sociaux deviennent finalement le référentiel de l’innovation, où l’on puise infiniment et gratuitement les choses véritablement nouvelles. Il faut par contre, pouvoir et savoir séparer le bon grain de l’ivraie, et pour cela il faut lire, relire, éplucher, trier cette source devenue intarissable. Nul ne peut prétendre être innovant sans avoir passé des heures à lire et écouter son réseau social…