Interview dans l’Emile, Automne 2018.

Rencontre avec Cyril Garnier, Directeur Général de SNCF Développement. Il revient pour nous sur son parcours, son expérience en tant que Directeur Général et ses ambitions.

Dites-nous-en plus sur votre parcours ?

Ingénieur de formation, je suis diplômé de l’école des Mines en 1996. J’ai complété ma formation en passant le certificat d’Administrateur à Sciences Po. En 1997, j’ai débuté ma carrière dans une SSII. D’abord en tant que consultant puis comme directeur de projet, avant de devenir le responsable informatique d’une petite filiale de Casino. En 2004, j’ai intégré le groupe SNCF, où j’ai eu l’opportunité de créer deux filiales : la première autour d’un programme de fidélité, où j’ai été successivement DSI et DG ; et la seconde, en 2009, autour d’un projet en mode intrapreunariat. SNCF Développement a donc vu le jour pour accompagner le groupe dans ses mutations territoriales. Pendant plus d’une année, j’ai travaillé sur la conception du projet qui est ensuite devenu une filiale dont j’ai pris la direction générale en 2011.

Quelle est l’ambition de SNCF Développement ?

L’activité de SNCF Développement se concentre sur les territoires où la SNCF doit restructurer son activité. Notre mission est de compenser l’impact sur les emplois en recréant de l’activité, notamment en encadrant les agents qui veulent créer des entreprises et devenir le patron de leur propre boîte. Nous finançons également des TPE et des PME qui vont créer de l’emploi. Nous intervenons aussi aux côtés des start-up. Ainsi, dès 2010, nous avons noué des partenariats avec les premiers accélérateurs et incubateurs en France. Huit ans plus tard, nous avons un portefeuille de plus de 562 entreprises dont 150 créées par des cheminots. Nous avons fait grandir toutes ces entreprises et fait émerger de nouveaux directeurs généraux pour les diriger. En tant que Directeur Général de SNCF Développement, je ne suis pas seulement un gestionnaire. Je suis engagé et impliqué à tous les niveaux de la création de ces structures. Avec mon équipe, nous mettons en place des relations de pair à pair avec les porteurs de projets et les patrons des entreprises que nous accompagnons. Enfin, je suis en charge de diriger cet écosystème et pour cela je m’inspire beaucoup de l’Holacratie.

Quels sont vos principaux challenges ?

Nous accompagnons la transformation du groupe, ainsi que la mutation de l’emploi dans un environnement de plus en plus digitalisé. Notre petite structure est capable de fédérer beaucoup d’énergie en favorisant la création d’emploi et les actions innovantes. Nous sommes aussi au cœur de cette nouvelle économie avec des structures plus agiles dont le développement est naturellement plus rapide que les acteurs traditionnels. En tant que Directeur Général, mon rôle est aussi d’être le lien entre cet écosystème et les cadres du groupe SNCF.

Que retenez-vous de votre passage à Sciences Po ?

Parce qu’une grande partie des startup que j’ai accompagnées m’ont invité à rejoindre leur board, j’ai suivi la formation d’administrateur. Cela m’a fait prendre conscience du décalage entre la théorie et la réalité du monde digital et des start-up. Nous avons beaucoup échangé avec l’école sur cette thématique et la problématique de la gouvernance des start-up. Enfin, il est important de toujours se remettre en cause, car nous évoluons dans un monde en perpétuelle mutation. S’il était possible de faire carrière toute sa vie avec un même diplôme, aujourd’hui cela n’est plus le cas. Le diplôme n’est pas une fin, mais un début.

Quelle sera votre prochaine aventure entrepreneuriale ?

C’est à mon tour de préparer mon projet de création d’entreprise, une nouvelle offre de services pour accompagner la transformation de l’économie : Alkymya.co, les alchimistes de la croissance. Un nouveau début de carrière donc !